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Faisons, une petite cure de "thalassothérapie"...dans l'Arctique


I Introduction.


    Le 7 Janvier 2006, nous avons eu l'heureuse opportunité d'enregistrer sur la Chaîne Antilles Tempo, l'émission Thalassa où, entre autres choses, figurait un reportage "surprenant", intitulé "Le Voyage du Nautilus". En effet, nous dit-on, dans le magazine programme télé, dans les années 20, l'australien George Hubert Wilkins, (et non Wilking comme nous l'avions d'abord compris) est devenu l'emblème de l'exploration des temps modernes. Voyons donc, de quoi il retourne :

II Genèse de l'affaire.


    En sommaire, le narrateur nous présente après d'autres sujets ceci :

    "...Et puis Thalassa , vous propose ce soir un document étonnant sur l'histoire d'un homme exceptionnel. Au début du 20 ème siécle, George Hubert Wilkins, un explorateur australien a sillonné la planète au péril de sa vie, pour découvrir les secrets du climat. Une aventure qui finit par l'amener sous les glaces du Pôle Nord dans un laboratoire sous-marin."

    Notez bien le ton affirmatif du Narrateur qui dit que l'autralien George Hubert Wilkins, n'a silloné la planète, en risquant sa vie , que pour découvrir "les secrets du climat". Ne trouvez-vous pas que pour l'époque cela représentait une démarche scientifique plutôt audacieuse ? Mais voyons la suite...

    Passons maintenant au volet proprement dit concernant cette affaire. Il commence ainsi:

    " Pôle Nord: Le 17 Mars 1959. Au plus fort de la Guerre froide, l'arme la plus puissante de USA, le sous-marin nucléaire USS Skate, est envoyé en mission secrète. Objectif : faire surface au Pôle Nord, et rendre hommage à un aventurier visionnaire, un pionnier australien, George Hubert Wilkins. Un homme hors du commun, qui trente ans plus tôt avait mené cette aventure extraordinaire : conduire un sous-marin archaïque au cœur des glaces de l'Arctique."


Photo de George Hubert Wilkins
(Mont Bryan 1888 - Framingham, Massachusetts 1958)

     Puis, on nous présente des pans de la vie de Wilkins, sa passion pour les caméras et les avions et son souci de mieux connaître les phénomènes climatiques. Mais un paragraphe de la narration a retenu particulièrement notre attention :

" En 1910, Wilkins, va être initié aux expéditions polaires par le grand expolarateur Stefansson(Note du Webmaster. cette expédition se prolongea jusqu'en 1913. Plus tard dans l'Antarctique, il fut le compagnon de Shackeleton (1921-1922): Dictionnaire de exporations Larousse 1966). Il est embarqué comme caméraman dans plus ambitieuse et la plus chère campagne en Arctique, jamais organisée, à la recherche d'un continent cachée dans les glaces du pôle Nord. 8000 km parcourrus pendant trois ans sur l'océan gélé. Onze membres de l'équipage y laisseront leur vie. "

     Vous avez bien noté là, que l'on oublie de parler du climat, pour révéler cette chose incroyable que l'expédition était à la recherche " d'un continent caché" , dans cette région polaire où règnent pourtant un froid intense et des étendues à perte de vue de neige et de glace. Nous aimerions évidemment en savoir bien plus sur ce "continent caché", sur l'origine de cette appellation, sur les auteurs qui en ont fait état, etc...Mais, maheureusement (pas pour nous, mais pour les reporters de Thalassa, qui ont , loupé le coche), rien de tout cela, ne nous sera révélé, tant soit peu.

     Poursuivons voulez-vous...Plus loin le narrateur nous déclare aussi :

" ... Je rêvais du moment où je pourrai survoler la glace avec mon aéroplane et couvrir en, une journée ce que les chiens mettaient six mois à parcourir. Stephenson était fatigué de m'entendre vanter les mériites des aéroplanes et il me dit un jour qu'un sous-marin était un bien meilleur moyen qui pourrait se faufiller entre les glaces et remonter en surface pour étudier tout ce que l'on souhaitait. Explorer le pôle Nord en sous-marin, l'idée va faire son chemin. Mais la première Guerre Mondiale éclate et met entre parenthèses les projets de l'aventurier."

    Notons en passant, que plonger sous la banquise en sous-marin, pour en sortir au "Pole Nord", implique le fait, que l'on sache que, dans le coin, l'épaisseur de la glace ne soit pas très importante, sinon c'est le piège imparable et il faudrait rebrousser chemin, dépité, au travers des labyrinthes de couloirs glacés et pleins de pointes acérées (Souvenons nous de ce qui est arrivé au Titanic).

    Nous passons à grand pas sur les péripéties ultérieures vécues par Wilkins à l'armée, et notons alors ceci d'important : " La guerre terminée, Wilkins va enchaîner les expéditions, à pied, en bateau, en traîneau, il va survoler les déserts, les jungles, les pôles du Nord au Sud, des aventures où chaque fois il risque sa vie, et dont il sort indemme. Dès les années 20, l'explorateur australien acquiert la réputation de premier pionnier des temps modernes ".

     Vous avez bien noté que Wilkins, dans ces pérégrinations va survoler, entre autres choses, effectivement les régions polaires nord et sud. Nul doute qu'il en a tiré des informations que Thalassa, ne semble pas avoir jugé bon de rechercher.

    Poursuivons voulez vous :" En 1927 à l'heure où Lindberg est célébré pour avoir traversé l'Atlantique, Wilkins lui, se prépare dans l'ombre, à un exploit encore plus audacieux : survoler la calotte du monde de l'Alaska à l'Europe, l'un des vols le plus long de l'histoire au dessus de territoires totalement inexplorés. ".

    Et Wilkins déclare encore : " J'avais hâte d'explorer ces régions parce que s'il y avait une terre, cela voulait dire un endroit où installer la station météorologique dont je rêvais depuis si longtemps. Tout le monde pensait que c'était impossible; Mais il me fallait résoudre cette question des terres arctiques. ".

     Avant d'aller plus loin, méditons voulez-vous sur ces propos: revoilà cette affaire de terre inconnue, qui pourrait soi-disant servir de base à une station. S'agit-il d'un pic montagneux libre de glace, d'une oasis verdoyante comme celle de Bunguer (Voir Byrd.html), etc,.. De quelle "question des terres arctiques" , Willing veut-il faire allusion ? Rien de tout cela ne nous est expliqué. Comme c'est Curieux!!

    Revenons ensuite au narrateur : " Aucun territoire ne se cache dans les glaces du Grand Nord. Le dernier grand mystère géographique de la planète est résolu. Du même coup Wilkins ouvre une des principales routes aériennes, le plus court chemin entre l'Europe, l'Asie et l'Amérique. ".

    Notez bien cette fois, le ton affirmatif du narrateur, qui stipule qu'il n'y a aucun territoire tangible dans le Grand Nord. Cependant et curieusement ce narrateur nous parle tout de même du "dernier grand mystère géographique" (on aimerait bien savoir vraiment de quoi il s'agit, n'est-ce pas ? ) qui est résolu. Voyez donc comment, on cultive dans cette emission, l'art de noyer le poisson.


Selon Wilkins, début de l'itinéraire le plus court
permettant de relier l'Amérique à l'Europe, puis à l'Ase.


    On voit donc aisément, que "la route du pôle", si souvent évoquée comme route qui racourcit les distances entre les nations nordiques, passe aussi, pour Wilkins, bien au delà du point mythique du pôle Nord.

    Puis, on nous présente une certaine Maria Piacasarini (écriture non garantie) qui serait spécialisée dans l'histoire polaire : Dans son étude biographique sur Wilkins, elle est frappée par son idée fixe : il veut comprendre le climat et pense que le monde avait besoin d'élargir ses connaissances scientifiques pour éviter les terribles sécheresses qu'il avait connues en Australie. Il faut en savoir plus sur les climats des régions polaires de l'extrême nord, et de l'extrême sud, où presque personne ne s'était aventuré.

    Nous voyons alors cette Dame, manipuler dans un tiroir de nombreuses fiches, dans une bibliothèque, où serait semble-t-il rassemblés de documents précieux sur Wilkins.

    


    Finalement, après avoir reçu des honneurs de toutes sortes et même après avoir été anobli, Wilkins en ayant trouvé un magnat de la presse comme sponsor partiel, va réussir à affréter (après bien des dépenses personnelles), un vieux sous-marin de l'Armée américaine destiné à la casse, une vraie épave, qu'il baptise "le Nautilus" en hommage à Jules Verne. Avec un équipage 20 hommes de 10 nationalités différentes, en Mars 1931 , le Nautilus est prêt à appareiller.

    En traversant seulement l'Atlantique en surface, le Nautilus est déjà sujet à des avaries importantes de moteurs, et doit envoyer un s.o.s. Un cuirassé américain "le Wyomming" vient à son secours et le remorque en Angleterre jusqu'à Plymouth.

    Le 5 Aout 1931, il prend la route à partir Bergen en Norvège, vers le Spitzberg. Puis c'est la route vers mer gelée du bassin arctique. En quittant le Spitzberg, l'équipage (qui a déjà été modifiée) du Nautilus, pense arriver au "pôle" en deux semaines.


Itinéraire du Nautilus jusqu'au Spitzberg.


    Mais la saison était déjà très avancée pour prétendre atteindre le pôle. Le bassin arctique est alors en passant, bien étudié par des mesures sur des variables scientifiques. Le 19 Août à 80°30' Nord, ce sont les premières plaques de glace. L'hiver est arrivé dans l'Arctique et il est plus dur que jamais. Il n'y a pas de chauffage à bord et le froid pénètre jusqu'aux os et le sous-marin a, en plus, des failles d'entrées d'eau glacée dans la salle de plongée. Puis après une semaine, le Nautilus se trouve à 82° nord (altitude jamais atteinte par un navire). A 850 km plus loin, c'est le "pôle".


En route... vers le pôle.

    Après des péripéties terribles, Dans l'eau glacée en inspectant la poupe un plongeur s'aperçoit que le Nautilus a été saboté. Il n'a plus aucun gouvernail latéral, le navire ne peut plus plonger convenablement pour accomplir sa mission.


Plongeur découvrant que le Nautilus a été saboté.

    L'équipage veut évidemment s'en retourner au bercail. Le Sponsor le magna de la Pressse William Randolph Hearst, lui demande d'abord d'abandonner:


La Presse demande à Wilkins d'abandonner .


    Puis tout à fait contraditoirement, Wilkins reçoit un télégramme qui exige la poursuite de la mission quelques soient les risques:


Puis un télégramme exige la poursuite de la mission.

    C'est à n'y rien comprendre. Devant un choix cornélien : être ruiné après son échec en faisant demi-tour en rupture de son contrat avec le sponsor, ou continuer et risquer la vie de 20 hommes, Wilkins décide de poursuire la mission sous la banquise malgré les protestations de l'équipage. Sous trois mètres de glace, impossible de connaître sa position. Le Nautilus ne peut plus communiquer. Les journaux annoncent qu'il est perdu. Après avoir parcouru quelques milles sous la banquise, le Nautilus découvre heureusement une cuvette ouverte, où il peut rejoindre la surface. Mais la radio est en panne, et il faudra attendre près d'une semaine pour la réparer et faire savoir que l'équipage a survécu.

    le Nautilus est alors repéré et sauvé. Sur place des observations scientifiques importantes sont effectuées sur la gravité, la géophysique, la cartographie, etc...des données exceptionnelles pour l'époque et donc la mission n'a pas été tout à fait inutile. Mais le pari d'atteindre le "pôle nord" est perdu. Le sponsor met sa menace à exécution et refuse de payer. Quand le Nautilus arrive en Norvège, il est trop endommagé pour poursuivre sa route. Il est envoyé par le fond devant le port de Bergen, avec le rêve perdu de Wilkins, ainsi que sa notoriété. L'affaire est totalement étouffée par les journaux du sponsor Hearts et Wilkins totalement oublié, finira sa vie à 70 ans dans une bourgade (Framingham) de Pensylvanie. Et c'est, on le sait, en Mars 1959, soit 28 ans après, que le sous-marin nucléaire américain Skate, après être passé sous la banquise arctique fit surface au point unique où, dit-on la rotation de la Terre est nulle, et que l'on considère actuellement comme le Pôle Nord. Un dernier hommage fut rendu par l'équipage du Skate, à Sir George Hubert Wilkins, et ses cendres furent répandues sur la glace.

Fin de l'émission de Thalassa.

    Mais cette expédition avait peut-être un but caché, que nous allons essayer de révéler.

    En effet, revenons si vous le voulez bien, à notre article :

http://www.artivision.fr/docs/audelaGrandNord.html

     Nous y avions mentionné les déclarations suivantes de F Amedeo Giannini extraites de son livre "Mondes au delà des pôles": (Nous vous faisons grâce des phrases en anglais) :

Début de citation:

" La découverte mémorable, le 12 Décembre 1928, d'une terre jusque là inconnue au-delà du Pôle Sud, découverte faite par le capitaine Sir George Hubert Wilkins, exige que la science revise la conception qu'elle s'était faite depuis 400 ans du profil sud de la Terre". Dumbrova explorateur russe.

     Puis il y a ensuite :

"Le "San Francisco Call" de cette époque a transcrit une interview exclusive de l'explorateur dont les extraordinaires révélations avaient été faites à l'Université de Santa Clara. Les organes de presse montrèrent des photographies de l'explorateur australien, le Capitaine Sir George Hubert Wilkins ".

    " Ainsi donc on apprend qu'un explorateur russe Dumbrova fait état (on ne sait pas où) d'une déclaration extraordinaire d'un explorateur australien du pôle Sud: Capitaine Sir George Hubert Wilkins. Cette déclaration fut exposée dans le San Francisco Call et la date hélas n'est pas mentionnée. Que de recherches en perspective pour un passionné de la vérité qui pourrait s'attacher à cette incroyable affaire. Avis aux audacieux."

    "En 1928, les expéditions polaires du Capitaine Sir George Hubert Wilkins et du Vice Amiral Richard Evelyn Byrd des USA ont pénétré effectivement au-delà du Pôle Sud dans la direction du sud et ils ont découvert cette terre s'étendant au moins 5 miles au-dela de l'extrémité mathématique originelle sud de la Terre. (A ce propos cette estimation de 5 miles représente la meilleure obtenue par triangulation et il n'y a pas d'autre moyen d'y arriver). De modernes expéditions ont pénétré dans 5 000 miles d'une extention territoriale, dont l'extrémité ne fut pas atteinte. Quand bien même cette extrémité serait atteinte, une autre de même nature pourra se présenter. Une telle évaluation à répétition pourrait continuer indéfiniment. Il n'y a pas de fin physique à la Terre aux extrémités Nord et Sud"

     En résumé Giannini nous déclare: (Un condensé original de cet ouvrage a été présenté dans les universités américaines en 1927-1930. Depuis lors le Bureau de la Recherche Navale U.S. et les forces d'exploration de Marine Américaine en ont confirmé les principales caractéristiques. Depuis le 12 Décembre 1928, les expéditions polaires de la Marine U.S. ont mis en évidence l'existence d'une terre indéterminée s'étendant au-delà des deux pôles hors des frontières de notre seul globe déterminées par la théorie copernicienne de 1543.

Fin de citation.

     Il est donc évident que si en Décembre 1928, Wilkins avait déjà repéré une terre inconnue en Antarctique, il devait bien se douter qu'il en existait une semblable en Arctique, qu'il avait, peut-être aussi survolé d'après les déclarations (non explicitées) de Thallassa, vues plus haut. Il nous faut donc rechercher tous les carnets de bord de cet aviateur hors du commun Wilkins, pour savoir ce qu'il aurait découvert au pôle Nord, après ou même avant cette date 12 Décembre 1928. C'était bien là une mission qui devait être dévolue aux journalistes de Thalassa, avant qu'il nous parlent n'est-ce pas évasivement, de "la recherche d'un continent cachée dans les glaces du pôle Nord", de cet explorateur. Wilkins savait très bien ce qu'il recherchait et les autorités américaines aussi. (d'où l'explication du fameux télégramme contradictoire, car l'enjeu en valait bien la chandelle)

III Conclusion.


     Bravo pour Thalassa d'avoir réhabilité la mêmoire de cet explorateur hors du commun, mort dans l'oubli total.

     Mais, et ce "mais" prend ici une résonnance toute particulière, nous avons dû, une fois de plus, lire entre les lignes de ce reportage apparemment plein de candeur, pour découvrir que ce Monsieur George Hubert Wilkins, avait bien déjà fait des découvertes extraordinaires au Pôle Sud (et sans doute aussi au Pôle Nord) et que son expédition de Mars 1931, n'était pas si innocente que cela. Mais c'était à ces journalistes de Thalassa qui ont bien plus de moyens d'investigation que nous, de nous éclairer sur ce point. Ils ont "oublié" de le faire et comme nous l'avons déjà dit, ils ont bien loupé le coche.

     De plus, on s'étonne que la Dame Maria Piacasarini, soi-disant spécialiste des régions polaires et passionnée des exploits de Wilkins, n'ait pas eu dans les œuvres de la bibliothèque montrée par Thalassa, la fameuse déclaration de George Hubert Wilkins exposé dans le San Francisco Call de l'époque et qu'ARTivision, lui, serait infiniment ravi de posséder.

     Donc, Messieurs les reporters de Thalassa, vous pouvez encore rattraper le coup, en retrouvant ce document incroyable du San Francisco Call de l'époque, et ensuite, cela vous permettrait de faire un nouveau reportage d'un niveau plus audacieux, qui vous amenerait à faire aussi des "révélations extraordinaires sur les ouvertures polaires", et révélations qui fusent désormais de partout en ce moment, sur le Web. ( A bon entendeur salut ...)

IV prolongement rélélateur spécifique en date du 15/01/06.



     Nous avons mentionné plus haut, que lors de son périple allant de la ville Bergen en Norvège à son escale au Spitzberg, le bassin arctique avait alors en passant, par Wilkins et son équipe, été scientiquement bien étudié par de nombreuses mesures de variables terrestres . Mais où en est-on actuellement ?

      Dans la revue "Science Magazine" n° 4 de Novembre 2005, nous avons découvert, un paragraphe très significatif à ce sujet concernant des études faites au Pôle Nord, que nous vous présentons donc aujourd'hui. Ce paragraphe est extrait un article édifiant de 47 pages intitulé "Les mystères de la Terre", où bien des énigmes de la planète sont évoquées.

     Pour les puristes, voici le point de départ de ce chapitre:


     Mais revenons à notre paragraphe intéressant le Pôle Nord. Voilà de quoi il s'agit :

Un climat subtropical au pôle Nord, il y a 55 millions d'années.

     En 2004, les premiers résultats de la mission de forage arctique ACEX (Arctic Coring EXpedition), gérée par l'INSU dans le cadre du programme IODP (Integrated Ocean Drilling Program), indiquaient que le pôle Nord a connu dans le passé un climat subtropical. Grâce à l'analyse de carottes de sédiments forées jusqu'à 400m de profondeur sous le plancher océanique, les chercheurs vont pouvoir réévaluer l'histoire de la formation du bassin arctique.

     Le pôle nord, synonyme de glace et de froid, a connu un climat subtropical, il y a 55 millions d'années. C'est ce que révèlent les premières analyses des carottes de glaces récoltées par la mission ACEX. L'équipe de cette mission, qui comprend des scientifiques de 8 pays, a foré jusqu'à 400 m de profondeur sous le plancher océanique, sous une profondeur d'eau de 1300 m. Les forages les plus profonds obtenus précédemment dans cette région n'étaient que de 16 m.

     Selon Jan Backman, de l'Université de Stockholm, l'un des deux chefs de la mission, ces carottes remontent à une époque où il n'y avait pas de glace sur la planète. Elles vont nous apporter une énorme quantité d'informations sur le climat de l'Arctique. Elles vont nous dire comment le climat a changé, et peut-être pourquoi.

     Les premières analyses, réalisées en cours de mission, indiquaient que les carottes contiennent des microfossiles de plantes et d'animaux caractéristiques d'un climat subtropical et d'un environnement de mer peu profonde. Ces algues fossiles révèlent que les eaux de l'océan Arctique étaient à cette époque beaucoup plus chaudes (environ 20°C) alors que la température actuelle est de l'ordre de -1,5°C. Ces fossiles datent d'une période connue comme le maximum thermique du Paléocène-Eocène, brève période datée d'environ 55 millions d'années, au cours de laquelle un épisode de climat très chaud a créé un effet de serre naturel provoquant un apport massif de carbone dans les eaux marines et dans l'atmosphère.

      " Nous avons été également très surpris de trouver des conditions d'eau douce pendant cet épisode de réchauffement extrême ", ajoutait le professeur Backman. " C'est l'indice des conditions environnementales beaucoup plus instables que ce qui était initialement envisagé. Nous avons maintenant un échantillonnage de sédiments qui remontent jusqu'à 56 millions d'années, déposés sur un socle daté de 80 millions d'années. "

     Partie de Tromsô (Norvège) le 8 août 2004, l'expédition s'est terminée le 14 septembre. C'était la première fois qu'un forage du plancher océanique était réalisé dans cet environnement englacé, si hostile. L'expédition a d'ailleurs été menacée par des blocs de banquise atteignant jusqu'à 10 m d'épaisseur qui ont dû être fragmentés, et par des ours trop curieux.

     Une équipe élargie de scientifiques s'est ensuite retrouvée à l'Université de Brême, en Allemagne, pour décrire et échantillonner les carottes récoltées. Des travaux en laboratoire seront nécessaires pour mieux comprendre ces changements radicaux du climat de l'Arctique.

     (Nos remerciements à l'INSU - www.insu.cnrs.fr - pour les informations contenues dans son dossier " Terre ").

Fin de citation

   Article mis en page par Idylle Fred le 12/01/06, puis revu le 14/01/06, puis le 06/02/06, puis le 18/02/06, puis le 23/06/08.

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